Malgré la chaleur étouffante et surtout la sécheresse, nous nous sommes retrouvés une vingtaine d’adhérents, dans la petite salle du local de la SNAA.
Notre présidente nous a d’abord donné des nouvelles de la santé de plusieurs de nos camarades : Jean-Claude, Marie-Jo et Pierre, que nous espérons revoir très bientôt sur pied. Rappel aussi de l’arrêté préfectoral nous empêchant, au moins jusque fin septembre, d’arpenter les chemins et les bois, à la recherche de champignons, pour cause de sécheresse et de maladie des buis, dans tout le Bugey Sud. Nous n’avons plus qu’à espérer, sinon des orages, au moins une bonne pluie si l’on veut pouvoir fournir notre exposition début octobre !
Arlette Froment, comme chaque année, a pris en charge les 3 débutants présents, pour leur donner les premières bases afin d’ identifier les champignons.
Comme nous le pensions, il n’y avait guère de champignons « classiques » frais. Les quelques exemplaires présents étaient rabougris et la plupart du temps difficilement identifiables. Seul un groupe d’Hypholoma fasciculare était caractéristique.
Mais Gaëtan Autuoro avait anticipé le problème, et apporté des spécimens de polypores à étudier, famille que nous reléguons habituellement en fin de séance. Cela nous a permis de discuter sur chaque espèce et même pour certains exemplaires de citer des anecdotes.
Par exemple, nous avions des exemplaires très secs d’Auriscalpium vulgare de la famille des Auriscalpiacées. Ce petit champignon coriace qui pousse sur des cônes de pin enterrés servait dans le temps, sinon à nettoyer les oreilles, au moins à se les gratter ?! D’où son nom « Cure oreilles » venant de auris= oreille et « scalpo »= gratte moi.
Pour Piptoporus betulinus, nous avons appris que coupé en deux, puis rapproché avec un lien, il se « recollait » en quelques heures. A la prochaine occasion, nous en ferons l’expérience à l’Ecole du Champignon.
Ötzi, cette momie de 3300 AV JC, appelée aussi l’homme de Similaun, et retrouvée congelée dans les Alpes en Autriche, avait dans sa besace en tissu d’ortie, outre de l’amadou pour faire du feu (nous avions également un exemplaire de Fomes fomentarius et son mycellium, dit Amadouvier, lundi dernier), des morceaux de polypore du bouleau. Il devait s’en servir comme traitement contre les vers (Trichine) et leurs œufs, qui ont été effectivement retrouvés dans son système digestif. Ce polypore agit aussi comme un puissant laxatif. |
Et grâce à Jean-Michel Berthelon, à qui un mycologue de Loire Atlantique avait confié ces champignons, nous avons pu observé des champignons assez particuliers.
Battarraea phalloides (ou B.stevenii) : c’est un Gasteromycète, avec un stipe très grand (15 à 42 cm). Ce qui nous semble être un chapeau est en fait un morceau de la calotte supérieure, issu de la rupture de la volve. Les spores étant sur cette calotte, elles disparaissent avec les intempéries. Celui ci a été trouvé dans une pinède sur dune.
Autre gasteromycète de forme particulière : Geastrum fornicatum, à exopéridium composé de 4 à 5 lanières dressées en vôute, soudées par les pointes du bas à une cupule basale en forme de nid. On peut le distinguer de G. quadrifidum qui est plus petit, et par son péristome à base indéfinie.
Nous espérons avoir pour lundi prochain une récolte plus classique, c’est à dire des Amanites, Bolets , Russules etc…. afin que l’on puisse vous les faire déterminer.
Texte : TABARY Claudette.
Photos :
DRENCOURT David.
HEBERT Sylvie.
TABARY Claudette.