Sarcosphaera coronaria
ex Sarcosphaera crassa
ex Sarcosphaera eximia
Au cours d’une promenade récente dans le Revermont, dans les premiers contreforts calcaires de la montagne,
j’eu le plaisir d’apercevoir au pied d’un bosquet de pins,
parmi les aiguilles séchées tombées à terre, une masse violacée qui m’intrigua.
Je m’approchai aussitôt et ne tardai pas à reconnaître plusieurs exemplaires de cette belle et grosse pézize qu’est Sarcosphaera coronaria ainsi nommée par le mycologue (Jacq.) Boudier à cause de sa marge qui se découpe en couronne au cours de sa croissance.
Pas de chance : pas d’appareil photo. dans mon sac à dos. Je cueillis alors délicatement quelques exemplaires de ce merveilleux champignon – que je n’avais jusqu’alors eu l’occasion de rencontrer qu’une seule fois et les rapportai précautionneusement à mon domicile pour les fixer sur la pellicule et vous faire partager ces images
Cette pézize – comme toutes les pézizes – appartient selon la systématique en vigueur au grand groupe des Ascomycètes, ordre des Pezizales actuellement divisé en 16 familles dont celle des Pezizacées.
C’est une grosse espèce pouvant atteindre 15 cm de diamètre.
Ce champignon a la particularité d’être semi-hypogée, c’est-à-dire de pousser juste sous la surface du sol. Sarcosphaera coronaria est alors à l’état d’une sphère creuse. Puis la sphère grossit, apparaît à l’air libre en se déchirant en étoile au sommet ce qui provoque la dentelure si caractéristique formée par les lobes triangulaires éclatés au bord de l’apothécie. Elle prend alors la forme d’une coupe découpée en couronne.
L’hyménium (face interne) se teinte alors d’une jolie couleur lilas, puis violet sombre, se décolorant sur le tard. La face externe est lisse, blanchâtre à gris pâle. Pas de pied chez cette espèce qui est dite sessile. La chair est fragile, blanchâtre, à odeur faible et à saveur douce.
Sarcosphaera coronaria est une espèce printanière, parfois estivale qui vient sous conifères, sur sol calcaire.
Ses spores sont contenues dans des asques à sommet amyloïde, c’est-à-dire devenant bleu sombre au contact d’un réactif à base d’iode comme le réactif de Melzer par exemple.
Elles sont de forme ovoïde à ellipsoïde et mesurent de 13-19 x 6-8 microns avec 2 petites gouttes d’huile.
Cette pézize est peu commune.
Il existe une variété qui vient sous feuillus : c’est la variété nivea. Elle est blanchâtre avec juste quelques reflets violets. Cette variété est très rare.
ATTENTION : Sarcosphaera coronaria peut être mortelle à l’état cru.
La littérature mycologique précise qu’elle demeure très toxique une fois cuite.
(mais pourquoi la ferait-on cuire ? puisque ce champignon est répertorié comme dangereux)
NB. J’ai essayé d’obtenir une sporée avec les exemplaires les plus « mûrs » en les retournant sur du papier de couleur ; ça n’a pas marché - sans doute les conditions de maturité et d’humidité n’étaient-elles pas réunies ?