Impensable de commencer cette réunion, sans avoir une pensée et dire un mot sur l’absence , le vide que notre ami Claude Magnat va laisser, ce qu’a très bien fait Danièle.
Nous étions 20, dans la grande salle, ce qui facilite grandement les interventions des uns et des autres, surtout quand il s’agit de visionner un CD sur écran.
Danièle et la moitié de la salle
Première constatation : un seul champignon à déterminer !! . Ce qui m’amène à demander à ce que l’année prochaine les conférenciers viennent plutôt au mois de février ou mars, car il y a quand même plus de chance d’avoir des champignons de printemps au mois d’avril. Or, cette année, nous n ‘ aurons la prochaine réunion seulement qu’ au mois de Mai (le 21). Danièle nous promet d’en parler à nos conférenciers habituels.
Donc faute de matière vivante, nous avons entrepris de visionner ensemble le CD interactif de Jean Luc Faschiotto : Identifier les champignons en trois clics.
Quelques animateurs : Arlette, Gaëtan, Alain, Claudette………
Finalement, le fait de le faire en groupe, permet aux « confirmés » de réviser et surtout de bien clarifier les différentes étapes pour les « débutants ». Chacun y va de son commentaire, selon leurs expériences de terrain (Gaëtan, Alain, Jean- Claude, Danièle et bien d’autres…..) : je l’ai trouvé en tel endroit, à tel moment, sur tel support etc…C’est d’ailleurs plutôt ces petits détails que je noterais sur ce compte rendu, ne pouvant retranscrire le CD en entier.
La table d’orientation est simple et le glossaire très complet.
Nous avons, comme prévu, visionné surtout les champignons de printemps. Pour Faschiotto, ils peuvent se classer en 13 groupes, mais nous ne passerons en revue que les plus importants, et surtout ceux qui ne poussent vraiment qu’au printemps, car certains, de la liste, se rencontrent pratiquement toute l’année.
Les ascomycètes où figurent en particulier les morilles, ayant été étudiés longuement l’année dernière, lors de la réunion du 18 avril 2011, vous pourrez revoir les détails dans le dossier qui avait été distribué ce jour là.
C’est d’ailleurs dans ce groupe que se trouve le seul champignon apporté ce soir : Sarcoscypha coccinea. Ce champignon en forme de coupe (1à 5 cm) a une face interne rouge écarlate, l’externe étant d’un rose + ou – clair. La marge est pâle, finement dentelée et le pied très court.
Après avoir passé en revue les diverses tremelles, calocères, auriculaires ou guépinies précoces, nous nous arrêtons un peu sur des curiosités. Du genre Mitrula paludosa (Mitrule des marais, page 59 d’Hurtado), très petit champignon jaune orangé, pouvant pousser dans l’eau.
Curiosité aussi que ce Gymnosporangium clavarieformis, sorte de rouille ( ordre des Urédinales), ressemblant à une sorte d’hérisson orange sur les branches du génévrier commun. Mais, renseignement pris, ce champignon a aussi besoin pour son cycle, d’un premier hôte avant le genévrier, il s’agit du sorbier.
En ce qui concerne les champignons à tubes, la liste est plus courte. Il n’y a guère que Leccinum carpini, sous charmes et noisetiers et Boletus aestivalis (= reticulatus), très ressemblant au cèpe de Bordeaux, mais que l’on peut trouver dès le début du mois de mai.
Pour les champignons à lames, nous suivons la même logique que lors de l’école du champignon, c’est-à-dire la couleur des spores, l’occasion de rappeler pour ceux qui en auraient encore besoin, la façon de procéder pour faire une sporée.
Pour les spores blanches, la liste des printaniers est longue, donc nous ne mentionnerons que ceux qui ont fait l’objet de remarques.
Hygrophorus marzuolus (Hygrophore de mars ou charbonnier de printemps), bon comestible mais difficile à trouver car souvent enterré, et qui peut apparaître dès la fonte des neiges. A la même époque on peut aussi trouver Mycena strobilicola. Quant à Flammulina velutipes, on peut même la trouver sous la neige !
Calocybe gambosa (le fameux tricholome de la St Georges) peut apparaître dès le début avril, plutôt sur terrains calcaires, mais il y a toujours des exceptions.
Mycena stipata a été trouvée par Danièle en même temps que des morilles.
Gymnopus fusipes (ex Collybia fusipes), avec son pied en fuseau, torsadé, sillonné, très caractéristique, nous donne l’occasion de parler de Taxinomie (science qui a pour objet de décrire et regrouper les organismes vivants afin de les identifier puis les nommer et enfin de les classer). Avec les méthodes d’analyse moderne, comme la biologie moléculaire, on peut espérer que les noms des champignons (et des plantes) cesseront de changer à tout moment, d’un livre à l’autre.
Les très petits Strobilurus, poussant sur les cônes de différents conifères ont déjà été étudiés l’année dernière. Venant assez tôt dans la saison, on peut citer aussi Pleurotus ostreatus, Lentinus tigrinus, Megacollybia platyphylla, divers petits mycènes et marasmes dont Micromphale foetidum (Marasme fétide) à l’odeur de chou pourri.
Par contre, pour Marasmius oreades (Faux mousseron ou Bouton de guêtre), que l’on trouve en cercles dans les près, il y a plusieurs poussées, la plus importante étant celle de l’automne.
Pour en terminer avec les spores blanches, il ne faut pas oublier, car elles sont mortelles, Amanita verna et la variété decipiens, cette dernière se trouvant plutôt dans le midi.
Spores roses :
Entoloma hirtipes, trouvée quelquefois avec les morilles, à odeur d’huitre mais non comestible.
Entoloma sepium et clypeatum poussent au printemps sous les haies de rosacées (aubépines, églantiers, prunelliers). Bien que comestibles, ils doivent être rejetés car il y a des risques de confusion avec d’autres entolomes ou même l’Inocybe de Patouillard, très toxique (voir page 636 de l’Eyssartier)
Clitopilus prunulus (le Meunier) : s’il y a un champignon pour lequel il faut faire une sporée, c’est bien celui là, car le risque de confusion avec les clitocybes blancs, très toxiques, est grand.
Spores brunes :
Agrocybe praecox et Agrocybe cylindrica ou aegerita (Pholiote du peuplier ou Pivoulade), ce dernier étant très bon comestible.
Inocybe patouillardii que certains ont quelquefois trouvé avec des St Georges, est très toxique.
Et pour finir, les champignons à spores noires :
Coprinus comatus et diverses Psathyrella, dont les lames sont déliquescentes, se transformant rapidement en encre noire.
Des Hypholomes, mais en fait, ils poussent tout au long de l’année. Et dans les pelouses, on peut trouver très tôt des Panaeolus et Stropharia semiglobata.
L’intérêt de ce CD de détermination a suscité au moins 8 demandes et Danièle va essayer de faire une commande groupée.
Comme la prochaine réunion est tardive (21 mai), nous n’avons pas choisi de thème, attendant de voir un peu ce que la météo nous réserve : pousse ou pas ??
Texte : TABARY Claudette Photos : AUTUORO Gaëtan