La Société des Naturalistes et Archéologues de l’Ain vient de perdre une de ses racines en la personne de Claude MAGNAT décédé dans un accident de la route la semaine dernière. Il nous manque déjà. Nous ne l’oublierons pas.
Jean- Claude RABATEL, un de ses amis, lui rend ci-dessous un hommage appuyé au nom de la Société toute entière.
Claude, notre ami,
Tu pouvais bien nous dire « je voudrais crever sur mon vélo » nous ne voulions pas y croire.
Tu étais tellement en forme … un jeune homme de 80 ans quoi !
Tu avais tellement de projets : des cols à franchir en compagnie de ton infatigable « petite reine », des conférences mycologiques à préparer, des sorties à la recherche de nos chers champignons, et encore, et encore …
Et puis, ce jeudi de début de printemps, voilà ce funeste rond-point de Châtillon dans lequel tu t’engages et qui voit en un instant ta vie qui s’enfuit, ôtée brutalement par ce terrible accident.
Bien sûr pour toi, c’était le bonheur puisque tu allais rejoindre ta chère Nisou, ton Capitaine, dans ces vastes espaces inconnus qui nous attendent tous.
Mais nous Claude, nous tes amis de la SNAA, tu nous as laissés au bord de la route où nous nous sentons comme abandonnés. Nous restons là avec nos souvenirs … une montagne de souvenirs certes … et il faudra bien nous en contenter.
Homme petit par la taille peut-être, tu étais grand, Ô combien, par tes innombrables talents.
Tu savais être à l’écoute de chacun, malgré tes oreilles qui te jouaient des tours.
Tu savais, en toutes circonstances, partager tes connaissances dont tu disais volontiers :
« à quoi me serviraient-elles, mes connaissances, si je ne les partageais pas ? »
Tu savais animer tes présentations mycologiques avec une verve intarissable qui n’appartenait qu’à toi, en les émaillant d’anecdotes qui nous aidaient à mémoriser tes descriptions.
Tu savais intervenir à propos pendant les séances de détermination du lundi, pour aider quelqu’un en difficulté par ci, pour apporter une précision par là …
Tu savais immortaliser les champignons sur tes aquarelles raffinées qui mettaient en évidence les moindres détails.
Tu savais imprégner le monde autour de toi de ta gentillesse et de ton sourire débonnaire.
Tu savais, NON, TU ETAIS modeste de nature et avec ton grand savoir, tu te disais mycophile plutôt que mycologue …
Tu savais … tu savais … bien d’autres choses encore …
Claude, ton souvenir nous accompagnera longtemps et tes traces ne s’effaceront pas du sillage de la SNAA.
Bon vent Amiral, retrouve ta chère Nisou et navigue … mais de temps en temps, jette un œil sur nous. Tu nous verras comme avant courir bois et forêts à la recherche des carpophores les mieux cachés, mais la différence qui ne se verra peut-être pas, c’est que nous serons plus seuls qu’avant.