Comme les années précédentes, la FRAPNA organisait un sauvetage d’amphibiens pour leur éviter, sur le chemin de leur migration nuptiale, de se faire écraser en traversant une route à circulation dense. Cette année l’opération a été un peu reculée car les grands froids de février n’avaient pas décidé les amphibiens à commencer leur voyage traditionnel. Il faut dire aussi que ceux qui devaient installer les bâches et les seaux de capture auraient eu du mal à creuser le sol gelé.
Tous les matins, pendant un mois, des volontaires se relaient pour récupérer les animaux tombés dans des seaux et pour les relâcher sur la berge d’un étang proche. Comme les nuits sont encore fraîches, sinon froides, la migration commence timidement : une vingtaine de spécimens capturés ce deux mars alors qu’ils peuvent être plus de cent certains jours favorables.
- Un groupe de sauveteurs
- Les jeunes n’ont pas hésité à se lever avant l’aube pour sauver ces petits animaux menacés
- Au fond du seau avant le relâcher
- On reconnait un triton alpestre, des grenouilles agiles et deux crapauds communs
Il faut rappeler que, pendant que certains essaient de sauver ces amphibiens menacés, ce sont de 8000 à 10000 tonnes de ces animaux qui sont importées chaque année en France pour satisfaire la gourmandise de consommateurs. Ces grenouilles proviennent à 50 % d’Indonésie, mais aussi de Chine, Thaïlande, Brésil et, ce que l’on ignore souvent, c’est qu’elles sont pillées dans le milieu naturel. En 2009, une publication scientifique parue dans Conservation Biology concluait que l’impact de cette consommation allait sans doute donner le coup de grâce à plusieurs espèces. Les pays concernés n’ont, en général, pas les ressources financières pour mener des programmes de conservation. Il faut savoir aussi que les conditions d’abattage sont désolantes (animaux coupés en deux sans être assommés d’où des agonies lentes). Certains consommateurs pensent que les grenouilles vendues proviennent d’élevages. En réalité, celui-ci n’est pas au point et ne représente qu’une part infime de la consommation. En conclusion, si l’on se veut être un minimum favorable à la protection de l’environnement et soucieux d’enrayer la perte catastrophique de la biodiversité dans le monde, on doit s’abstenir de manger des grenouilles.