Pour les personnes non burgiennes, on pourrait penser que nous nous sommes livrés à … des libations. Non, nous sommes restés sobres car il fallait avoir l’oeil vif et le pied sûr pour nous livrer régulièrement à des visites diurnes et parfois nocturnes dans la zone dite « de compensation » proche du site d’enfouissement des ordures ménagères provenant d’une bonne partie de notre département.
Que faisions nous dans ces lieux parfois « parfumés » avec le bruit de la circulation sur l’autoroute proche ? Notre présence se justifie par le contrat qui a été signé entre la SNAA et ORGANOM (syndicat intercommunal de collecte et d’enfouissement des ordures ménagères). Il s’agit d’assurer pendant 5 ans un suivi naturaliste (amphibiens, reptiles et odonates) sur la zone de compensation. Ici, une dizaine de mares ont été créées pour essayer de favoriser certaines espèces animales mises à mal, un peu plus loin, lors des travaux de déboisement prévus pour assurer la naissance du centre de méthanisation.
Rappelons quand même que ce sont près de 32 ha de bois qui vont être culbutés sur une dizaine d’années. Sur les premiers secteurs déboisés un piègeage a été effectué pour capturer le maximum d’amphibiens qui ont été relâchés en forêt de Seillon.
- Bâches de « captures »
- Ces barrages guident les amphibiens vers des seaux enterrés dans lesquels ils tombent . Il ne reste plus qu’à les récupérer . Photo : P. Roncin
Un papillon rare, bénéficiant d’une protection nationale : la Bacchante, y sera recherché, capturé et relâché sur d’autres secteurs favorables.
Mais revenons à notre « zone de compensation ». Elle n’est malheureusement pas très grande. Depuis la presque fin de l’hiver (février), nous y effectuons des visites régulières de jour et aussi de nuit, pour suivre l’évolution des pontes d’amphibiens.
Fin mars nous avons déjà fourni un premier rapport destiné à la Direction régionale de l’environnement (Lyon) qui l’a communiqué au CNPN (Conseil National de Protection de la Nature à Paris qui supervise cette opération).
Nous avons déjà noté 7 espèces d’amphibiens.
- Crapaud commun
- Photo : P. Roncin
La saison des libellules va commencer et nous comptons sur le responsable de la section odonatologie de notre association, Régis Krieg-Jacquier, responsable départemental du « Groupe Sympetrum », pour recenser les espèces à mesure qu’elles s’installeront ou fréquenteront le site. Nous avons déjà pu observer de nombreuses larves de zygoptères (ou demoiselles) dans le ruisselet.
Pour conclure, nous dirons que nous avons quand même un petit pincement au coeur en pensant à tous ces arbres qui vont être abattus. Une surface équivalente à celle déboisée doit être replantée. Malheureusement ce ne sera pas à proximité des bois de la Tienne. Ce sera par parcelles plus ou moins grandes, disséminées dans le département, personne n’ayant osé profiter des champs de maïs proches …