Vendredi 29 février, une poignée de naturalistes se sont retrouvés à 20h30 à l’immeuble Chambard pour assister à la conférence de votre serviteur sur un thème assez ardu…
Tous ont tenu bon, mais vers 23h30, il était plus que temps de se quitter pour digérer tout ça avant de trouver le sommeil.
A l’aide d’un diaporama, il était question de présenter la classification phylogénétique du vivant, telle que la décrit l’ouvrage de Lecointre et Le Guyader. Cette classification héritée des travaux de Hennig et des progrès de la biologie moléculaire et de la génétique, présente l’avantage de classer les êtres vivants sans la vision anthropocentrique sous-jacente dans les travaux de Linné et de ses successeurs. L’homme n’est plus au sommet de l’évolution, les êtres inférieurs ou primitifs n’existent plus…
Les précédentes classifications avaient une dominante dichotomique, binaire ; dans la nouvelle, on rapproche les êtres qui ont des caractères en commun plutôt qu’on sépare ceux qui ont des caractères différents. On tient aussi compte de la paléontologie, de l’histoire de ces formes de vie, en recherchant les caractères ancestraux communs à un groupe d’êtres vivants.
Il en résulte quelques bouleversements ! On oublie ainsi les Invertébrés, les Algues, les Reptiles, les Poissons, les Gymnospermes, les fossiles vivants, les chaînons manquants…
Bref, de quoi faire voler pas mal de certitudes ! Mais c’est là aussi la valeur de la science, de n’asséner aucune de ces certitudes, mais d’envisager des hypothèses dont on s’efforcera de prouver le bien ou le mal fondé !
Et après, sommes-nous tellement fatigués d’apprendre pour être indisposés par de menus changements qui rendraient la connaissance plus proche de la vérité ?
Ceux qui étaient là ce soir le savent désormais. Comme le dit ma chère maman, les grenouilles c’est du poisson ; mais ce qu’elle ne sait pas encore, c’est que nous, naturalistes, sommes aussi des poissons… et des reptiles !
Etonnant, non ?
Pour en avoir une petite idée…
Article de Wikipedia sur la classification phylogénétique du vivant