La neige, le verglas, le froid et une circulation routière de départ en vacances que l’on annonçait dense expliquent sans doute le faible nombre de participants à cette sortie puisque nous n’étions que trois….pour aller observer les oiseaux d’eau hivernant sur les plans d’eau du parc de Miribel-Jonage.
Nous avions toutefois l’espoir que la vague de froid avait fait arriver de nombreux canards « nordiques ». Sur internet on signalait même la présence du rare Harle piette que nous comptions bien mettre dans nos jumelles.
Et bien nous avons trouvé des routes exemptes de neige, un beau ciel bleu, des températures très supportables et de très nombreux oiseaux. Nous en avons ainsi répertorié 32 espèces.
C’était en outre notre dernière chance d’organiser une sortie au cours de ce deuxième trimestre, toutes les autres ayant été annulées pour cause de mauvais temps …
Nous avons commencé par le plan d’eau « des Allivoz » et, tout de suite, un petit oiseau grisâtre trottinant sur la glace entre les carex de la rive a attiré notre attention : Pipit spioncelle ? Pipit farlouse ? Pas facile quand on voit mal la couleur des pattes ou des flancs … C’était bien un Spioncelle .
Sur le lac les oiseaux étaient nombreux : Fuligules milouins, Nettes rousses, Foulques, Grèbes huppés, quelques Sarcelles d’hiver et Colverts sur la rive d’un îlot, Grands Cormorans. Un pêcheur provoqua leur déplacement dans notre direction, ce qui nous permit de mieux les voir et surtout de repérer dans la bande le rare Fuligule nyroca avec ses couleurs chocolat et sa tache blanche sur l’arrière. Dans la neige s’inscrivaient de nombreuses traces de lapins et même celles d’une fouine, traces que nous retrouvâmes sur une bonne partie de notre parcours.
Sur la gauche, un autre petit lac abritait surtout des Nettes rousses et des Foulques mais un Busard St Martin femelle se laissa entrevoir en vol avant de disparaître derrière les arbres. Nous le retrouverons d’ailleurs un peu plus tard sur un autre plan d’eau mais, là aussi, ce sera bref !
Nous avions tous envie de voir le Harle piette signalé sur cet étang ; il n’était pas là mais deux ornithos nous indiquèrent qu’il se trouvait sur le lac « du Drapeau ».
Nous nous dirigeâmes donc vers cet endroit où nous attendaient sans impatience de très nombreux canards un peu lointains. Notre attention se porta sur tous les oiseaux blancs qui accrochaient notre regard … mais il ne s’agissait que de Mouettes rieuses ou de Goélands leucophées … Par contre les Fuligules milouins étaient très nombreux et les Morillons plus rares. On notait la présence de Grands cormorans, rangés en rangs d’oignons sur des îlots ou sur des arbres morts dépassant de l’eau , des Hérons cendrés, des Foulques, des petits Grèbes castagneux occupés à plonger, des Grèbes huppés, des Sarcelles d’hiver sur la rive d’en face, de quelques Canards pilets, de Colverts, de canards chipeaux mais toujours pas de Harle piette.
Nous décidâmes de longer la rive sous les aulnes en revenant en partie sur nos pas. Nous en profitâmes pour rajouter le Troglodyte, le Pinson des arbres, le Merle noir, l’Epervier et le Pic épeiche à notre liste.
Et soudain, il était là, sous les arbres, en compagnie de quelques Foulques et de deux ou trois Grands cormorans : un beau mâle de Harle piette dans sa robe blanche avec quelques petits dessins noirs. Aussitôt vu aussitôt envolé, d’un vol rapide qui l’emmena très vite au loin.
Le soir arrivait et nous avons essayé de hâter le pas pour faire quelques dernières observations aux Grandes Vernes. Là, déception ! Tout était quasiment pris dans les glaces. Une ligne de Colverts se reposaient le long de la rive de la « banquise ». Un Grand cormoran esseulé, posé sur l’eau gelée, attendait … peut être le redoux … Un Martin pêcheur traversa comme une flèche l’étendue quasi déserte. Plus au sud, des hordes de Corbeaux freux, Corneilles et Choucas se préparaient, dans un beau vacarme, à se percher sur les grands arbres de leur dortoir habituel.
En franchissant un petit gué à sec nous avons noté deux Grèbes huppés très inquiets, car très près de nous. Ils occupaient une petite zone non gelée dont l’étroitesse les empêchait de s’envoler (il faut de l’élan) et qui était entourée d’une trop grande étendue de glace pour pouvoir s’esquiver en plongeant. Une famille de Cygnes tuberculés s’affairaient dans le noir autour de miettes jetées par un promeneur compatissant.
Il ne nous restait plus que le petit lac de « la Bletta » sur le chemin du retour mais nous le pensions gelé donc désert. Que nenni ! Plusieurs dizaines de Nettes rousses et de Foulques maintenaient libre toute une zone en agitant les pattes …
Nous avons repris le chemin de Bourg sans rencontrer de problème de circulation et sans nous diriger vers … Marseille comme certains le craignaient …
En conclusion un très bel après-midi ornitho avec le seul regret d’avoir manqué de temps tellement le site est vaste et les oiseaux nombreux.
Merci à Danielle, Gaston et Yves pour leurs photos et rendez-vous à la prochaine sortie le 29 janvier au bord du Rhône dans l’Est du département (prévoir pique nique et boissons chaudes)