Découverte de l’Hydrocharis morsus-ranae au marais du Dévorah (Bourg)

Publié le mercredi 30 décembre 2009 par Pierre RONCIN

Chaque année je vais admirer la magnifique station d’Hydrocharis morsus-ranae qui prospère dans la lône du Saugey sur la commune de St Benoit . Ce secteur fait partie des espaces naturels sensibles gérés par le département de l’Isère.

Cette petite plante flottante se rencontre dans le centre et l’ouest de l’Europe. Dans l’Ain elle est signalée par A.-C. Bolomier dans plusieurs étangs de Dombes. Elle est en régression et protégée à l’échelon régional. Sa floraison a lieu en juin juillet.

C’est début juillet, alors que je me rends sur le site du marais du Dévorah, à Bourg en Bresse, afin d’essayer d’y repérer des espèces patrimoniales, dans le cadre d’une étude menée par différents organismes ( Syndicat de la Reyssouze, Fédération de pêche, groupe Sympetrum, FRAPNA, Entente interdépartementale pour la démoustication, BNE …) que j’ai deux grosses surprises. La première, désolante, c’est de trouver le marais quasiment à sec, sans doute à cause du déficit hydrique du printemps , la deuxième c’est de découvrir trois endroits où tente de survivre l’Hydrocharis :

  • d’abord dans un petit fossé où ont pondu les grenouilles rousses très tôt en saison,
  • la deuxième dans la plus grande mare du site, enfin ce qui était une mare car, pour l’heure, il n’en subsiste qu’une maigre flaque vers laquelle rampe une grande quantité de larves d’animaux aquatiques qui sentent leur mort arriver.
  • le troisième emplacement se trouve un peu plus en aval, dans une petite mare cernée par les aulnes mais plus humide car plus profonde. Sur les deux premiers emplacements notre plante ne flotte plus mais repose sur la vase encore humide. Comment cela va-t-il tourner ?

J’ai la réponse quinze jours plus tard : tout est à sec et tous les plants d’Hydrocharis ont disparu . La station de cresson , absolument nécessaire à la survie de l’Agrion de Mercure semble être passée au four. Plus aucune trace de libellules : les larves ont du mourir et les adultes ont fui…

L’eau ne reviendra qu’avec les fortes pluies de fin novembre. L’année 2010 verra-t-elle reparaître l’Hydrocharis et les libellules ? Les êtres vivants ont parfois des capacités de résistance insoupçonnées . Gardons l’espoir ! C’est en tous cas un vœu de renaissance que je formule en cette fin d’année 2009.

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Hydrocharis morsus-ranae
La touffe repose ici sur la vase au lieu de flotter

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