Les lichens sont des champignons qui ont découvert l’agriculture — Trevor Goward, 1990

- Colorful lichens at Ocotillo
- One of many varieties of colorful lichens that grow on Ocotillo along the coast of Baja, Calif. Mex. Credit : ©Frank Bungartz, Ph.D., Arizona State University Lichen Herbarium
Fine connaisseuse des orchidées, des papillons et des mammifères sauvages, Françoise Blondel est une naturaliste accomplie. Mais l’un des domaines où elle est sans concurrent chez les Natus de l’Ain, c’est bien celui des lichens. Après une sortie sur le terrain cet hiver, le moment était venu pour elle de nous en apprendre encore plus, et de donner une piqure de rappel aux participants. Nous nous sommes donc retrouvés une quinzaine à notre siège social ce vendredi 28 février pour une conférence Découverte des Lichens.

- L’assistance
Françoise nous a présenté ces singuliers êtres vivants formés par la symbiose d’une cyanobactérie et d’un champignon. Avec des illustrations didactiques et de petits clins d’œil humoristiques, il a été possible pour l’assistance de découvrir qu’il existait différents types de lichens selon leur morphologie, (crustacés, foliacés, fruticuleux, lépreux, squamuleux, gélatineux, complexes) ou leur écologie, (saxicoles, corticoles ou épiphytes, lignicoles, terricoles). Françoise a bien entendu abordé la biologie complexe des lichens, les interactions entre les deux êtres vivants, le champignon ou mycobionte qui donne son binom à celui des différentes espèces de lichens et la cyanobactérie ou photobionte. En échangeant la chlorophylle contre un support, c’est une association « gagnant -gagnant » qui s’est développée. Il sera ensuite question de la reproduction des lichens, à grands coups de soralies, isidies, apothécies, pycnides périthèces et une kyrielle d’autres termes pour briller en société (surtout des sociétés de naturalistes !).

- De la pédagogie et de l’humour
Françoise nous a évoqué aussi le rôle des lichens dans la préparation de la colonisation des terres émergées, des rochers nus et des troncs. Leur rôle comme source de nourriture pour les rennes dans l’Arctique, les yacks ou encore de nombreux papillons. L’homme se nourrit parfois de certaines espèces, mais va surtout en tirer des huiles essentielles ou des colorants.
Mais en ce siècle de pollution et de changements globaux, les lichens sont surtout d’excellents bioindicateurs de la qualité de l’air.
Mais d’où vient leur nom ? « Le mot « lichen » vient du grec λειχἠν / leikhḗn, « dartre, cal, plante parasite ». Il est dérivé de λείχω / leíkhô, « lécher », qui remonte à la même racine indo-européenne que lécher : la maladie, comme l’organisme semblant lécher son support. Historiquement, le premier sens de lichen est celui d’« éruption sur la peau », conservé par la dermatologie moderne dans une acception moins générique. Le sens courant en botanique, attesté depuis 1546, se désigne les structures épiphytes dont les lichens encroûtants, présentés comme des dartres. (Wikipedia) »
Leur cycle de vie très long les rend malheureusement fragiles, alors respectez-les, et rassurez-vous, ils ne font pas de mal aux arbres !

- Après la conférence, lichens, livres et discusions
Un grand merci à Françoise pour cette soirée lichénologique.
Régis KRIEG-JACQUIER (texte et photos sauf mentionné)
