Exposition automnale du 4 et 5 octobre 2014
La section botanique a présenté cette année des plantes relativement communes mais réunies par leurs caractères de toxicité, toxicité plus ou moins importante d’ailleurs.
Ces plantes sont souvent connues comme appartenant aux thérapies anciennes, aux remèdes empiriques dit « remèdes de grand-mères » ou aussi comme appartenant aux plantes utilisées en homéopathie.
Notre société, la SNAA a un rôle d’ éducation mutuelle mais aussi d’information et de mise en garde contre les plantes toxiques. C’est ce but que nous nous sommes fixés dans l’exposition de cette année.
Les techniques modernes ont permis d’analyser ces plantes et de trouver les principes actifs qu’elles renferment. En prenant quelques exemples très simples nous constatons que l’action bénéfique d’une plante peut être opposée à son action toxique si les quantités employées ne sont pas bonnes, d’où les mises en garde contre l’automédication !
Exemples :
1-Les marrons, fruits du « Marronnier d’Inde », étaient, au siècle dernier, ramassés par les écoliers et vendus aux pharmaciens pour fabriquer des « extraits » intervenant sur les problèmes de circulation du sang (varices, hémorroïdes….) ; mais il faut savoir que ces marrons sont très toxiques crus comme cuits, ils contiennent des substances hémolytiques qui les font utiliser dans les raticides !, leur absorption provoque maux de tête, vomissements, diarrhées…Leur chair crue peut induire un urticaire de contact. Attention ! Les« marrons glacés » et les « marrons chauds » sont des châtaignes.
2-La Chélidoine ou « herbe à verrues » :
* L’homéopathie l’utilise en granules et en teinture mère contre l’inflammation des voies biliaires, l’hépatite, les rhumatismes.
* Son latex appliqué sur les verrues arrive à les détruire.
Cependant l’infusion de la plante, à forte dose, provoque vomissements, diarrhées, délires, vertiges et à très fortes doses, bradycardie, hypothermie, coma et mort.
3-L’Arnica des montagnes, très belle Astéracée des Alpes, constitue un remède très important en homéopathie contre les ecchymoses, les entorses, les courbatures, les crampes. Elle compose aussi la teinture d’Arnica qui doit toujours être diluée (de 5 à 10 fois) mais dont l’application répétée peut induire prurit et eczéma.
Cependant l’ingestion de quelques fleurs fraîches donne des irritations du tube digestif, des vomissements et à doses élevées induit sueurs froides, oppression, diarrhées, convulsions, troubles cardiaques et respiratoires pouvant entrainer la mort !
Les fruits d’automne ont aussi leur lot de toxiques. Citons-en quelques uns :
Les fruits du Camerisier furent responsables d’un empoisonnement collectif d’écoliers à Munich en 1918. C’est pourquoi une loi interdit de planter tout Camerisier près d’une école.
30 graines de fusain représentent une dose mortelle (risque aussi pour les animaux : moutons et chèvres).
20 baies de Gui, 30 baies de Houx sont aussi des doses mortelles.
Les amendes de l’If constituent des poisons violents.
Les fruits du Laurier-cerise sont aussi très toxiques…etc
Prenez garde, tout ce que nous offre la nature n’est pas bon à manger !
Texte : Arlette Froment
Photos : Claudette Tabary