Réunion lundi 19 mai 2014

Publié le vendredi 23 mai 2014 par Claudette TABARY

Malgré quelques excusés (Jean-Michel et Jacqueline Berthelon, René Nambotin), et surtout les nombreuses activités de ce mois de mai, toutes sections confondues, (ce qui dénote l’excellente activité de notre Société), 24 fidèles étaient au rendez vous.

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Nous commençons d’emblée par le thème du jour qui est : les lames des champignons, définitions des termes les concernant, leur insertion, leur structure, certaines particularités, etc… en essayant à chaque fois de trouver un ou des exemples, tout en vérifiant si nécessaire sur nos guides. En ce qui concerne les croquis, il y en a pratiquement au début de n’importe quel guide, et pour les cas particuliers, nous utilisons ce soir, une fois n’est pas coutume, un tableau.

Généralités :

Les lamelles forment l’hyménophore, disposé de façon radiale depuis le pied jusqu’au bord du chapeau ; elles sont tapissées par l’hyménium qui comprend les basides avec les spores, des basidioles , quelquefois des cystides et ,ou , des poils marginaux aux extrémités. Nous avons surtout étudié les caractères macroscopiques , mais pour expliquer certaines particularités, nous avons quand même du aborder quelques caractères microscopiques pour la structure des lames .

Définition de certains termes :

  • - Lamelles souvent égales, mais parfois inégales
  • - Quelquefois séparées par des lamelles plus courtes : les lamellules ( ex : beaucoup de Russules).
  • - Quelquefois se divisent en fourches : Hygrophoropsis aurantiaca (lamelles fourchues de la fausse girolle) ; Echinoderma asperum ( Lepiota acutesquamosa ou Lépiote à lames fourchues), Lactarius piperatus, Russula heterophylla, Lactarius acerrimus ( Jean-Claude Rabatel nous en avait montré une très explicite photo lors de sa confférence sur les lactaires) etc…..
  • - Plus ou moins serrées : les Hygrophores ont des lames espacées. Idem pour des exemplaires d’Arrhenia, dans les champignons pleurotoïdes. Au contraire, Russula densifolia et Lactarius quietus et piperatus ont par contre des lames serrées. Ce ne sont que des exemples, il y en a sans doute bien d’autres.
  • - Lamelles nuageuses  : Panaeolus  : la maturation des spores se fait par plages irrégulières. Les spores jeunes sont incolores, les mûres, noires, plus celles qui sont tombées, cela donne un aspect tacheté.
  • - Plus ou moins épaisses  : encore les Hygrophores, mais également les Laccaria.
  • - Cassantes comme la plupart des Russules.
  • - Cireuses : encore les Hygrophores (donc en résumé, les Hygrophores ont à la fois des lamelles espacées, épaisses et céracées).
  • - Lardacées : toucher gras comme du lard, qui ne cassent pas, comme Russula cyanoxantha et ses voisines.
  • - Lamelles obliques, comme couchées ,exemple des Limacelles comme Limacella guttata.
  • - Lamelles réunies par des petites veines transversales, anastomosées (Hygrophoropsis aurantiaca et Lactarius acerrimus, déjà citées pour les lamelles fourchues).
  • - Lamelles déliquescentes : donnent l’encre noire des coprins. La maturation des spores débutant par le bout externe des lames.
  • - Lames facilement séparables du chapeau : exemple des Paxilles, comme Paxillus involutus, dont on peut remonter les lamelles avec l’ongle, en partant du bas jusqu’en haut. Mais c’est aussi le cas des Lépistes, Gomphides ou d’Hygrophoropsis aurantiaca.
  • - Couleur des lames : sont souvent concolores au chapeau, mais avec des spores colorées, la couleur change. Exemple d’Hypholoma fasciculare : lames jaunes + spores violet-brun = lames verdâtres, gris violacé. Mais Hypholoma capnoides dont les lames sont grises donnera par la suite des lames grisâtres à reflets violets.
  • Structure des lames :

Il y a 5 sortes de structures , que nous dessinons au tableau, mais ceux qui ont le nouveau guide de Courtecuisse peuvent les consulter page 72.

  • -trame emmêlée : pleurotes, certains hygrophores (genre camarophyllus).
  • - trame régulière : hyphes parallèles entre eux. C’est le plus courant (genre Hygrocybe dans les Hygrophores).
  • - bilatérale  : Les Amanites, le sous genre des Limacium (dans les Hygrophores), Gomphidiacées, Paxillacées.
  • - trame inversée, ( la position des hyphes) : c’est ce qui permet la séparation des lamelles en deux, quand on tire, depuis le bord du chapeau, d’un côté et de l’autre (ex : Pholiota lenta, mais aussi les Volvaires et Plutées).
  • - trame à sphérocystes ( hyphes sphériques) : comme chez les Russules, c’est justement ce qui leur donne cet aspect cassant.

A la question posée : qu’est ce que des hyphes  ? Danièle Bouveret répond que ce sont les cellules qui constituent la chair (pied, chapeau, lamelles) des champignons. Pour les anciens, cela va de soi, mais encore fallait-il le préciser pour les débutants. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, le mot est masculin.

Insertion :

Vous trouverez des croquis pour les différentes sortes d’insertion dans pratiquement tous les guides, mais pour simplifier, mieux vaut n’en retenir que les 4 plus importants (page 10 de « A la découverte des Champignons).

  • - Libres  : Amanites, Lépiotes, Volvaires, Plutées, Psalliotes, bref tous les champignons dont le pied est séparable du chapeau . Dans les libres, l’écart peut être plus ou moins grand avec le pied. Deux cas se présentent (illustration au tableau) :

- - Quand l’écart est grand, il se forme un cercle nu, blanc , autour du pied (exemple de tous les Pluteus d’autant plus visible quand le champignon murit puisque les lames deviennent roses avec les spores) .

- - collariées : une sorte de manchon cylindrique, le collarium, comme chez Mariasmus rotula, relie les lames entre elles. Ce peut être seulement un bourrelet, un pseudocollarium, comme pour Macrolepiota procera.

  • -Adnées  : forment un angle droit en arrivant sur le pied. Cas par exemple des Russules et Lactaires et de bien d’autres…..
  • - Décurrentes : Ex des Clitocybes. Attention de ne pas confondre avec des plis (qui sont des lames mal formées) comme le groupe des Cantharellus (Girolle, C. cibarius). Lames décurrentes aussi pour les Paxilles, Lentins, et Pleurotes. Certains champignons, en vieillissant, peuvent devenir décurrents. Les Gomphides ont comme les Hygrophores des lamelles épaisses et espacées, mais là, les lames sont décurrentes. Les champignons peuvent être plus ou moins décurrents par une dent ou par un filet.
  • - Echancrées, émarginées : Tricholomes ( lames adnées à échancrées formant comme un sillon en haut du pied) et certains Entolomes.

Marge ou arête des lamelles :

  • Bombée, ventrue
  • Arquée : certains Clitocybes,ou Lactarius zonarius.
  • Sinuée : cas de certains Entolomes ( d’autres ont des lames émarginées).
  • Serrulée, denticulée( dents plus ou moins distinctes ou régulières) : Lentinus tigrinus, Lentinellus (très nette chez Lentinellus ursinus).
  • Arête homomorphe : spores même à l’extrémité : dans ce cas la couleur de l’arête est identique à l’ensemble des lames.
  • Arête heteromorphe : pas de spores à l’extrémité, ce qui donne des arêtes blanches chez les champignons à spores très colorées . Mais Il peut y avoir à l’extrémité, des poils d’arêtes marginaux ou des cystides qui eux sont colorés. Exemple de Mycena pelianthina dont les lames ont l’arête pourpre noire (fait partie maintenant comme Mycena pura du groupe Prunulus, donc devient Prunulus pelianthinus), ou de Mycena sanguinolenta à arête rouge. Certaines Psathyrella ont des arêtes blanches devenant rouges : P. prona, corrugis f.gracilis. Cas particulier de Mycena epipterygia dont l’arête forme un fil visqueux (comme tout le champignon, dont la pellicule visqueuse est détachable). Russula amarissima (Russule très amère) a des lames claires avec l’arête colorée d’un beau rose-rouge. En fait, plusieurs russules ont des arêtes colorées : lilas pour R. amoena, rouge pour R. aciculocystis…..
  • Arête blanche dite givrée : c’est le cas de tout un groupe de Psathyrelles (P. conopilus , bipellis , melanthina etc…..)
  • Cas particulier de Schizophyllum communae, avec ses lamelles qui rayonnent et dont les arêtes fendues, doubles , ressemblent à une queue d’aronde (hirondelle). Ce champignon commun est très dangereux, et a fait l’objet d’un article sur notre site, en mars 2011, par Nadine Briant ,et que je vous invite à consulter.

Pour conclure cette énumération, Danièle me fait remarquer que j’ai oublié de parler d’un Bolet à lames, Phylloporus pelletieri (ancien Xerocomus pelletieri) qui a des lames adnées à plus ou moins décurrentes, espacées, épaisses et anastomosées (à lui seul il concentre beaucoup de définitions !).

Et il ne faut pas oublier les lamelles de certains Polypores (Daedaleopsis tricolor ou Lenzite tricolore) qui sont en fait des pores très allongés simulant des lames.

Puis nous passons à la détermination des quelques champignons présents, provenant pour la plupart de la sortie de samedi après-midi. C’est encore bien maigre.

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Agaricus silvicola
jaunit, sent l’anis
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Xylaria polymorpha
Gleba blanche
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Xerocomus chrysenteron
Rougit dans ses blessures
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Trametes gibbosa
Dessus
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Trametes gibbosa 2
Dessous
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Diatrype disciformis
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Psathyrella candolleana
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Bjerkandera adusta
Marge blanche
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Peltigera polydactyla
Lichen fructifiant

Nous avions donc : Agaricus silvicola, Xylaria polymorpha (gleba blanche), le premier bolet de la saison : Xerocomus chrysenteron, Trametes gibbosa, Psathyrella candolleana, Diatrype disciformis (petites boules noires sur hêtres), Bjerkandera adusta ou Polypore brûlé avec sa marge blanche, et un lichen en train de fructifié, sans doute un Peltigera polydactyla.

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Coprinus micaceus

Les Coprinus micaceus avaient perdu leurs petits flocons blancs sur le chapeau, mais nous avons pu voir sur la photo de David Drancourt qu’ils étaient bien présents sur le lieu de la récolte. C’est peut-être parce que nous avions peu d’espèce à déterminer que nous l’avons mieux observé mais il nous a semblé curieux de constater que seule l’arête des lames était bien noire , les lamelles semblaient devenir grises de l’arête vers la couche inférieure du chapeau. Sans doute un effet du passage au frigo qui a stoppé la maturation des spores.

Pour le mois prochain, le 30 juin, Danièle se propose de nous traiter : « les silhouettes des champignons », et de nous le proposer sous forme d’un document facilement utilisable sur le terrain.

Texte et Photos : Tabary Claudette

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