Pour cette réunion, nous récupérons la grande salle dont l’insonorisation, entre autre, a été refaite et nous pouvons constater qu’effectivement, avec 22 présents, c’est plus confortable !
Etaient excusés : Arlette Froment, Gérard Gimbert et Pascal Mathieu.
Pour la première partie de la réunion, nous nous groupons par 4 ou 5 avec « un moniteur » pour travailler, avec la clé de détermination « A la découverte des Champignons », les quelques exemplaires frais que David a eu le courage, par ce temps, de dénicher vers la cascade de Ceyzériat . C’est sur que nous n’avons pas choisi la facilité de commencer cet apprentissage avec des spécimens d’hiver, petits, peu courants, mais nous espérons que les prochains champignons printaniers seront plus caractéristiques et d’un plus grand intérêt pour nos apprentis déterminateurs.
Nous avons fini par déterminer : Tubaria furfuracea. Pas mal d’hésitations, déjà au niveau de la couleur de la sporée : blanche ou ocre-rouille comme la couleur des lamelles de nos exemplaires ? Danièle nous donne alors ces indications :
- Sur les exemplaires très jeunes, lorsque la couleur des lames est blanche, on peut hésiter entre plusieurs couleurs de sporée chez les adultes (elles peuvent rester blanches, ou virer au rose ou même au jaune + ou – foncé).
- Mais si la couleur des lames des très jeunes est ocrée (comme c’était le cas de Tubaria furfuracea l’autre soir) on peut être sûr que la couleur de la sporée des adultes partira vers le rouille ou le marron.
Les lamelles sont-elles adnées ou légèrement décurrentes ? Question d’appréciation, encore un doute…..Finalement, en regardant de plus près, à la loupe, on peut voir des petits flocons de voile crème au bord du chapeau. Mais on pourrait le confondre avec Tubaria hiemalis très ressemblant et qu’il faudrait différencier avec un examen microscopique des cystides.
Quelque difficulté à trouver le genre Tubaria sur la clé du document FMBDS, finalement on le trouve page 28 avec « L’ensemble des Cortinaires » et non avec les Pholiotes.
Nous avons eu aussi une belle assiette d’Oreille de Judas, Auricularia auricula-judae, déjà plusieurs fois décrite et photographiée dans nos séances. A noter la sporée incolore.
Détermination également de Panellus stipticus, joli petit champignon en éventail, en petit groupe de chapeaux imbriqués, sur des branches de feuillus.
Et pour finir, une curiosité, un Ascomycète, Dasyscyphella nivea : minuscules exemplaires blancs (0,05-0,2 cm), avec un petit pied, couvert de poils blancs, sur du bois de chêne, d’ailleurs les feuilles sont là pour en témoigner.
Jean-Michel Berthelon nous avait aussi amené ce qu’on a déterminé comme Strobilurus esculentus (Collybie des cônes d’épicéa), mais sans avoir le cône pour preuve, la faute au sol gelé…….
J’avais préparé, en prévision d’un manque de matériel frais, des fiches de champignons à déterminer avec photos, exercice qui s’est révélé assez difficile quand on ne peut pas tester texture, dureté, toucher etc….mais elles pourront resservir si nécessaire, en cas de disette.
Puis comme promis, nous avons passé un petit diaporama de David Drancourt, sorte d’inventaire de quelques champignons d’hiver, dont certains ont été amenés et déterminés lors de nos réunions. Evidemment, on y retrouve tous les hienale (lis) : Hebeloma, Mycena et Tubaria, mais aussi d’autres, aux noms tout aussi hivernaux : Polyporus brumalis, Clitocybe decembris etc…….
Pour la deuxième partie de la soirée, Jean-Claude Rabatel nous présente son diaporama sur le règne à part des « funghi », exposé très clair et concis, qu’il n’est pas facile de résumer ici.
Pour comprendre le mécanisme de notre sujet : « Les champignons mycorhiziens », quelques notions de base sont essentielles à rappeler : en particulier, le mécanisme de la photosynthèse faite par les végétaux dits autotrophes, riches en chlorophylle, et qui vont produire les substances carbonées organiques, riches en énergie, nécessaires aux champignons (plantes dites hétérotrophes et non chlorophylliennes). Il en résulte de nombreux échanges. Par exemple, le champignon cède des phosphates vers la plante qui elle, lui cède une partie de ses sucres (source de carbone).
Une petite remarque au sujet d’un sucre que l’on trouve dans les champignons : le tréhalose , qui n’est pas digéré par certaines personnes n’ayant pas ou plus l’enzyme, la tréhalase, pour le faire. Du coup, ils ont des symptômes de malabsorption (comparable à une intolérance au lactose) qui peuvent faire croire à une intoxication alors que le champignon est réputé comestible.
Jean-Claude nous détaille ensuite, avec des exemples, les différentes classes de champignons qui dépendent finalement de leur mode de nutrition : - Les parasites - Les Saprophytes - Les Mycorhiziques (ou symbiotiques) : c’est cette classe qui nous intéresse plus spécialement ce soir, les relations entre arbres et champignons.
Gaëtan Autuoro prend la suite pour « La Mycorhize » et distribue un document explicatif, ci joint :
Nous y apprenons, entre autre, qu’il existe 2 sortes de mycorhizes :
-les ectotrophes (ectomycorhizes), qui forment des manchons autour des radicelles (de nombreux arbres, feuillus et conifères).
-les endotrophes (endomycorhizes) dont les filaments sont à l’intérieur des cellules de la plante (souvent des plantes herbacées).
Là aussi, l’exposé est très intéressant et illustré par des diapos qui concernent surtout la grande famille des Bolets, une des familles les plus mycorhiziques.
Comme ils sont très nombreux, je ne citerais que ceux qui sont associés à une seule essence : Leccinum scabrum uniquement sous bouleaux, Suillus placidus, sous pins à 5 aiguilles (pins Weymouth), Suillus granulatus sous les pins. Boletus cavipes et Suillus tridentinus ne poussent que sous les mélèzes etc…….. Par contre, Boletus edulis pousse sous des essences très variées, aussi bien conifères que feuillus.
Gaëtan nous signale par ailleurs une variété qu’il a trouvé sous sapin, en Ardèche, et qui ressemble beaucoup par la couleur du chapeau, à Boletus aereus dit Tête de nègre ou Cèpe bronzé. Il s’agit de Boletus edulis fo. nigricans. Mais vous pouvez voir sur les photos , qu’il y a un très net liseré blanc au bord du chapeau et que le pied est bien typique du cèpe de bordeaux.
Boletus edulis fo.nigricans sous sapin (ou épicéa)
Boletus aereus sous chêne.
Ces deux exposés nous amènent à rappeler qu’avec les récoltes à déterminer, nous aimerions qu’il y ait, avec les champignons, quelques feuilles, aiguilles, pommes de conifères ou autres indices pouvant orienter la recherche.
Certains adhérents avouent qu’ils ne savent pas toujours reconnaître les arbres et sont demandeurs d’une petite formation. Je crois que cela a déjà été fait, mais c’est toujours utile de réviser, surtout pour les nouveaux. Donc, à envisager, peut-être avec Arlette dont c’est la spécialité.
Avant de nous quitter, nous décidons du programme de la prochaine réunion, qui aura lieu le 25 mars.
Interrogés, les participants reconnaissent l’utilité de la première partie, c’est-à-dire la détermination des champignons. Nous reconduirons donc l’expérience autant qu’il le faudra.
Pour le thème abordé (choisi parmi ceux cités le plus souvent dans le questionnaire), Jean-Michel Berthelon se propose de traiter les confusions les plus importantes, surtout celles qui peuvent avoir des conséquences plus ou moins dramatiques pour la santé.
Photos de : Gaëtan AUTUORO et Claudette TABARY